Faire une déclaration de cessation des paiements : procédures et conseils d’un avocat

La déclaration de cessation des paiements est un acte essentiel pour toute entreprise en difficulté financière. Cet article, rédigé par un avocat spécialisé, vous informe sur la procédure à suivre, les conditions à respecter et les conséquences de cette démarche. Armez-vous des connaissances nécessaires pour aborder cette étape cruciale avec sérénité.

Comprendre la cessation des paiements

La cessation des paiements est une situation dans laquelle se trouve une entreprise lorsqu’elle est dans l’incapacité de faire face à son passif exigible (dettes dont le terme de paiement est arrivé) avec son actif disponible (liquidités, actifs pouvant être rapidement convertis en liquidités). Autrement dit, elle ne peut plus payer ses dettes à temps et doit donc déclarer cette situation auprès du tribunal compétent.

Les conditions pour effectuer une déclaration de cessation des paiements

Pour procéder à une déclaration de cessation des paiements, plusieurs conditions doivent être remplies :

  • L’entreprise doit être en situation de cessation des paiements, c’est-à-dire qu’elle ne peut plus régler ses dettes exigibles avec son actif disponible.
  • L’entreprise doit être immatriculée au registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au répertoire des métiers (RM).
  • La cessation des paiements doit être avérée, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas être le résultat d’une simple mauvaise gestion ou d’un défaut de trésorerie ponctuel.
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Il est important de noter que la déclaration de cessation des paiements n’est pas réservée aux seules entreprises commerciales. Les associations, les professions libérales et les artisans peuvent également se trouver dans cette situation et doivent alors effectuer la même démarche.

La procédure de déclaration de cessation des paiements

Une fois les conditions réunies, l’entreprise doit effectuer sa déclaration auprès du tribunal compétent, généralement le tribunal de commerce pour les commerçants et le tribunal judiciaire pour les autres professionnels. La déclaration doit être faite dans un délai de 45 jours suivant la date de cessation des paiements, sous peine d’engager la responsabilité pénale du dirigeant.

Le dossier à constituer comprend plusieurs documents :

  • Un formulaire cerfa n°10530*03, qui reprend les informations relatives à l’entreprise (identité, activité, statut juridique) et détaille sa situation financière.
  • Un état des créances et dettes à la date de cessation des paiements.
  • Un compte de résultat prévisionnel.
  • Les trois derniers bilans, si l’entreprise est tenue d’en établir.

Lorsque le tribunal reçoit la déclaration, il ouvre une procédure collective (redressement ou liquidation judiciaire) et désigne un mandataire judiciaire pour accompagner l’entreprise dans cette étape. Le tribunal peut également décider de la mise en place d’une conciliation amiable entre l’entreprise et ses créanciers, si cela est possible.

Les conséquences de la déclaration de cessation des paiements

Faire une déclaration de cessation des paiements a plusieurs conséquences pour l’entreprise :

  • Elle entraîne l’ouverture d’une procédure collective, qui peut aboutir à un plan de redressement ou à une liquidation judiciaire.
  • Les poursuites individuelles des créanciers sont suspendues pendant toute la durée de la procédure.
  • Le dirigeant de l’entreprise doit collaborer avec le mandataire judiciaire et respecter les obligations qui lui sont imposées. Il peut être amené à céder tout ou partie de ses biens pour rembourser les dettes.
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Il est donc primordial d’être bien accompagné dans cette démarche, notamment par un avocat spécialisé en droit des entreprises en difficultés, afin d’éviter les erreurs et de maximiser les chances de redressement de l’entreprise.

Conseils d’un avocat spécialisé

Voici quelques conseils pour bien aborder la déclaration de cessation des paiements :

  • Anticipez : dès que vous constatez des difficultés financières, consultez un avocat spécialisé afin d’envisager les solutions possibles et anticiper une éventuelle déclaration.
  • Ne tardez pas : si votre entreprise est en cessation des paiements, respectez le délai de 45 jours pour effectuer la déclaration. Un dépôt tardif peut entraîner des sanctions pénales.
  • Constituez un dossier complet : le tribunal sera plus enclin à vous accorder des mesures de redressement si vous fournissez un dossier bien préparé et sincère.
  • Collaborez avec les organes de la procédure : une collaboration étroite avec le mandataire judiciaire et le juge-commissaire facilitera le bon déroulement de la procédure.

La déclaration de cessation des paiements est une étape cruciale pour toute entreprise en difficultés financières. Maîtriser les conditions, la procédure et les conséquences de cette démarche est essentiel pour mettre toutes les chances de votre côté. N’hésitez pas à solliciter l’aide d’un avocat spécialisé pour vous accompagner dans cette épreuve.